🟦 Le cancer de prostate provoque-t-il de la douleur ?
Cette maladie maligne, y compris celle prostatique, n’est pas douloureux en lui-même. Le tissu tumoral n’a pas de terminaisons nerveuses capables de transmettre un signal au cerveau. Cependant, à mesure que la tumeur grossit, elle peut exercer une pression sur les structures voisines ou envahir les tissus environnants, et c’est ce mécanisme qui provoque douleurs. La douleur dans le cancer de la prostate peut donc apparaître secondairement, notamment lorsque la tumeur comprime les tissus adjacents ou que des métastases se développent.
Dans le cas du cette pathologie cancéreuse, la souffrance n’apparaît généralement pas aux stades précoces. Ce n’est pas comme dans le cancer du pancréas, où l’obstruction rapide des canaux peut entraîner tôt des douleurs abdominales diffuses. Pour la glande prostatique, les premiers signes sont plutôt urinaires (jet faible, envies fréquentes, sensation de vidange incomplète). La souffrance survient surtout lorsque la maladie progresse ou que des métastases apparaissent.
🟦 Douleur et symptômes de cette maladie maligne
🔽 Causes principales de la douleur
- Pression locale : la prostate augmentée de volume comprime l’urètre et la vessie. Cela entraîne plus un inconfort ou une sensation de brûlure à la miction qu’une douleur intense.
- Métastases osseuses : cause la plus fréquente de douleur dans le cancer avancé de la prostate. Ces complications osseuses touchent surtout la colonne vertébrale, les hanches et le bassin. La souffrance peut être continue ou aggravée par le mouvement. Contrairement au cancer du sein, où de nombreuses femmes ne ressentent pas des douleurs au début, ici les atteintes osseuses sont souvent douloureuses.
- Compression nerveuse : les métastases de la colonne vertébrale peuvent comprimer les racines nerveuses et provoquer des douleurs irradiantes dans les jambes, semblables à une sciatique.
- Traitements : l’hormonothérapie dans cette pathologie cancéreuse ou la chimiothérapie peuvent entraîner des effets secondaires douloureux, comme des douleurs articulaires, une neuropathie périphérique ou des douleurs musculaires.
🟦 Métastases osseuses et douleur
Un homme diagnostiqué d’un cancer de la prostate au stade IV racontait que l’un de ses premiers symptômes était une sensation douloureuse au dos et à la jambe, causée par une métastase osseuse dans la région lombaire. L’hormonothérapie a réduit la sensation douloureuse pendant un certain temps, mais d’autres atteintes osseuses sont ensuite apparues, ramenant des douleurs, notamment au niveau de la hanche.
Cette évolution est fréquente : certains patients ressentent peu de souffrances malgré une maladie étendue, alors que d’autres souffrent de manière importante avec des lésions plus limitées. La prise en charge de la douleur et le suivi des complications osseuses sont donc essentiels pour améliorer la qualité de vie dans le cancer avancé de la prostate.
🔽 Différences de douleur : cancer de prostate vs. autres cancers
- Prostate : souffrances surtout dues aux métastases osseuses et aux compressions nerveuses.
- Pancréas : douleurs abdominales diffuses, difficiles à localiser.
- Poumon : possibilité de développer de grandes tumeurs sans sensation douloureuse, car cet organe n’a pas de fibres nerveuses sensitives.
Ces comparaisons montrent pourquoi il ne faut pas attendre l’apparition d’une manifestation douloureuse pour consulter. Dans la tumeur prostatique comme dans d’autres cancers, la souffrance apparaît souvent tardivement.
🟦 Douleur et cancer de la prostate au stade IV
Le cancer de la prostate au stade IV peut être particulièrement douloureux, en raison de la présence fréquente de complications osseuses. Ces lésions affaiblissent les os et provoquent des douleurs persistantes, parfois invalidantes. Dans la majorité des cas, la radiothérapie dite palliative permet de réduire significativement la manifestation douloureuse en diminuant la taille des métastases et en soulageant la pression exercée sur les tissus environnants.
Le traitement de référence au stade IV repose sur la suppression androgénique (hormonothérapie dans la tumeur prostatique), qui ralentit l’évolution de la maladie. Cependant, avec le temps, la tumeur devient souvent résistante à cette privation hormonale. À ce stade, d’autres options thérapeutiques existent, qu’il s’agisse de chimiothérapie adaptée, de nouvelles hormonothérapies ou de traitements ciblés des atteintes osseuses. L’objectif est double : améliorer la qualité de vie en réduisant la manifestation douloureuse et prolonger la survie.
Il est important de rappeler que le cancer avancé de la prostate ne doit pas être considéré comme une maladie avec laquelle les hommes « cohabitent » simplement. Il peut évoluer et entraîner le décès, d’où la nécessité d’un suivi étroit et d’un traitement actif, même en phase avancée.
🔽 Prise en charge de la douleur liée au tumeur prostatique
🔹 Mesures et traitements
- Douleurs légères : paracétamol ou anti-inflammatoires ;
- Douleurs modérées à sévères : prescription d’opioïdes adaptés à chaque patient ;
- Radiothérapie palliative : réduction des métastases osseuses et de la douleur associée ;
- Activité physique adaptée et soutien psychologique : amélioration de la qualité de vie.
Aujourd’hui, de nombreux patients vivent plusieurs années avec un cancer de la prostate métastatique. Les progrès thérapeutiques permettent de mieux contrôler les douleurs et de maintenir une vie aussi active que possible. Aucun patient atteint d’un cancer de la prostate metastatique ne devrait être laissé dans la souffrance : soulager la douleur est un objectif central, au même titre que combattre la maladie.





