🟦 Toucher rectal (TR)
Un médecin généraliste ou un urologue réalise ces examen de la prostate afin d’évaluer la la taille et la texture de la glande. Normalement, la glande prostatique a la taille d’une noix ; toute dimension supérieure constitue un signal d’alerte. Il est cependant normal que la prostate des hommes plus âgés soit plus volumineuse que celle des plus jeunes.
Lors de l’examen, le médecin introduit un doigt ganté et lubrifié dans le rectum pour apprécier le volume, mais surtout pour détecter toute zone dure ou irrégulière pouvant indiquer une anomalie. Le TR est un indicateur simple mais fiable des anomalies prostatiques, et conduit souvent à recommander des examens complémentaires, tels que le dosage du PSA ou une biopsie prostatique.
🔽 Test PSA et interprétation des valeurs
Selon la Société américaine du cancer, la majorité des hommes sans cancer de la prostate ont un PSA inférieur à 4 ng/ml.
- PSA entre 4 et 10 ng/ml : risque modéré, environ 1 homme sur 4 pourrait développer un cancer de la prostate.
- PSA > 10 ng/ml : probabilité de cancer supérieure à 50 %.
Cependant, les niveaux de PSA peuvent être augmentés par des affections non cancéreuses, comme l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), la prostatite ou les infections urinaires.
🔽 Facteurs influençant le PSA
Divers facteurs peuvent expliquer une élévation du PSA :
- Taille de la glande prostatique
- Biopsie prostatique récente
- Cystoscopie
- Ablation d’un cancer de vessie
- Éjaculation dans les 48 heures précédentes
- Tabagisme
- Inflammation bactérienne de prostate (prostatite)
- HBP
- Infection urinaire (ITU)
- Certains médicaments réduisent le PSA et peuvent compromettre le diagnostic : inhibiteurs de 5-alpha réductase, statines, diurétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, traitements de l’hypertension.
🟦 Risque génétique et antécédents familiaux
Les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate, des mutations BRCA, le syndrome de Lynch, d’origine juive ashkénaze ou un carcinome intraductal présentent un risque accru.
🟦 Imagerie et biopsie
Les examens d’imagerie – radiographie, tomodensitométrie, IRM, échographie – aident à détecter les cancers prostatiques et les métastases. La biopsie prostatique analysée par un pathologiste permet de déterminer le score de Gleason, la classification par groupe et la stadification du cancer, informations essentielles pour décider du traitement : hormonothérapie, chirurgie, chimiothérapie.
Certaines formes de tumeur maligne prostatique impliquent des cellules qui ne sécrètent pas de PSA. Certains hommes peuvent avoir une glande prostatique agrandie, un PSA élevé et vivre longtemps sans complications. D’autres peuvent avoir un tumeur maligne prostatique sans PSA élevé. Des études autopsiques montrent que des hommes de 80 ans sont décédés de causes naturelles et avaient pourtant un cancer de la prostate.
🟦 La majorité des cas sont identifiés grâce au test PSA, et non par le TR
De nombreux spécialistes soulignent que, beaucoup, mais pas tous, les cancers de la prostate se développent lentement. La taille constatée au toucher rectal (TR) n’indique pas nécessairement la présence d’un cancer. La majorité des cas sont identifiés grâce au test PSA, et non par le TR. Les modifications de texture repérées lors du TR sont rares, mais lorsqu’elles existent, elles peuvent révéler des cancers agressifs, autrement détectés trop tard. Le principal intérêt du TR est donc de permettre d’identifier ces cancers graves chez des patients présentant un taux de PSA faible.
🟦 Avantages et inconvénients du PSA par rapport au TR
Le test PSA, y compris le « PSA libre », est aujourd’hui très précis pour détecter le cancer de la prostate. Il n’est pas parfait, mais les erreurs sont généralement des faux positifs, pour lesquels un IRM est recommandé.
Le PSA est même parfois plus précis que la biopsie pour détecter le cancer, car la biopsie ne prélève que certaines zones. Le PSA peut donner un résultat positif quel que soit l’emplacement du cancer.
Le TR est limité : il permet seulement de palper les nodules, sans savoir exactement de quel type ils sont. Même si un nodule est détecté, sa nature reste inconnue sans tests supplémentaires.
🟦 Critique des recommandations liées à l’âge
Certaines autorités recommandent de ne pas faire le PSA après 75 ans. L’argument statistique indique que ces hommes mourraient probablement d’autres causes avant que la tumeur maligne prostatique ne devienne fatal. Cette approche ignore l’expérience individuelle et peut priver les hommes d’un diagnostic ou traitement opportun.
☑️ Conclusion : prendre sa santé en main
Ne soyez pas esclave des statistiques. Informez-vous sur les différences principales entre le toucher rectal et le test PSA, et prenez des décisions adaptées à votre santé plutôt que de suivre aveuglément les recommandations générales.

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