Wednesday, July 2, 2025

Test PSA : un indicateur utile, mais imparfait

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Aperçu: Cet article explore le rôle, les limites et les dilemmes du test PSA dans le dépistage du cancer de la prostate, à la fois d’un point de vue médical et humain. En combinant des informations cliniques essentielles avec des témoignages réels, le texte met en lumière ce que tout homme devrait savoir sur le dépistage du cancer de la prostate – de l’utilité du test PSA aux risques de la biopsie prostatique, en passant par les limites des recommandations actuelles

🔷 Tous les hommes ont une prostate qui produit du PSA

Si la prostate grossit, elle produit plus de PSA. Le plus important est le taux de variation du PSA : correspond-il à une croissance normale (bénigne) ou est-il accéléré par un cancer ? Ce n’est pas une information définitive, mais un signal d’alerte indiquant que des examens complémentaires pourraient être nécessaires.

🔷 L’examen physique : le redouté toucher rectal digital

Le premier examen consiste à insérer un doigt dans le rectum pour palper la prostate à la recherche de nodules ou d’irrégularités. Le célèbre – et redouté – toucher rectal digital (TRD).

🔷 Biopsie ou imagerie ? Que faire après un PSA élevé ?

Idéalement, les examens complémentaires seraient des examens d’imagerie tels que des scanners, bien que les contraintes liées aux assurances limitent parfois leur utilisation. Ainsi, le plus souvent, le premier examen recommandé est une biopsie prostatique: douze aiguilles creuses sont insérées dans la prostate pour prélever des échantillons. Ces derniers sont ensuite analysés pour détecter des cellules cancéreuses et évaluer leur agressivité.

Le problème, c’est que si aucun nodule n’est clairement ciblable, les échantillons sont prélevés au hasard – ce qui peut conduire à rater un cancer, surtout s’il se situe à l’avant de la prostate. Au minimum, la biopsie prostatique devrait être guidée par imagerie. Pourquoi ne pas commencer par un examen d’imagerie complet, comme une IRM, pour cibler précisément les zones suspectes et limiter ainsi les risques liés à la biopsie ? Les biopsies ne sont d’ailleurs pas agréables, même si la zone est anesthésiée. Personnellement, si je devais en subir plusieurs, je demanderais une sédation.

🔷 Des recommandations rigides, des décisions discutables

Les recommandations généralement utilisées par les médecins pour décider du dépistage tendent à décourager les patients, en se basant sur des raisonnements faibles. On dirait qu’elles ont été rédigées par des comptables ou des assureurs.

L’idée est qu’il existe un risque important de faux positifs, de tests inutiles et de risques de complications. Mais cette approche universelle néglige les hommes qui ne rentrent pas dans la "norme" statistique – et qui risquent ainsi de faire face à des cancers avancés et dangereux. En général, la tranche d’âge recommandée pour le dépistage du cancer de la prostate se situe entre 50 et 70 ans.

🔷 Trop jeune ou trop vieux ? Les hommes oubliés du dépistage

J’ai entendu plusieurs histoires d’hommes non testés parce qu’ils étaient jugés "trop jeunes" selon les lignes directrices. Et quand le médecin a enfin abordé le sujet, leur cancer était déjà métastasé – stade 4.

À l’autre extrémité, les recommandations conseillent de ne plus tester les hommes de plus de 70 ans. Comme si cela supposait que nous mourrons dans les dix ans suivants, donc à quoi bon ? Cela ne tient pas compte des hommes jamais testés avant 70 ans, qui, à cet âge, développent pourtant un cancer avancé. Je connais au moins trois hommes, toujours vifs à 80 ans, aujourd’hui sous chimiothérapie pour un cancer métastasé aux os. Pour rappel, en plus du test PSA, le toucher rectal digital reste un examen simple mais essentiel pour détecter des anomalies prostatiques.

🔷 Témoignage : "Je suis toujours là pour vous raconter "

(Laurent, 72 ans, Cahors, opéré d’un cancer de la prostate en 2014)

Mon PSA était un peu élevé (autour de 4). Après des antibiotiques et plusieurs tests, le taux restait stable mais légèrement haut – un vrai casse-tête pour moi et mon médecin. L’urologue a noté une prostate gonflée, sans certitude sur la cause. Par crainte, j’ai refusé la biopsie.

Pendant deux ans, j’ai fait des tests tous les trois mois. Rien de concluant, jusqu’à ce que le PSA dépasse 5. Là, la biopsie prostatique a révélé un cancer à un stade précoce. Heureusement, à temps. Le reste appartient à l’histoire, mais l’essentiel est que la maladie maligne a été détecté à temps.

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